L’usure : dégradation ou évolution ?
Mémoire fin de DNMADE, 2022
Dans notre quotidien, l’usure est souvent synonyme de perte, et nous n’accordons souvent qu’à l’objet neuf le statut d’objet de valeur. Même si l’usure a une esthétique souvent appréciée lorsqu’on parle de vintage et de old school, elle ne fait pas l’unanimité. Au-delà du stade de la patine, l’usure est souvent rejetée, car considérée comme un obstacle à la durabilité de l’objet ou parce qu’elle entre en contradiction avec notre envie de neuf, de nouveauté. Pourtant, ce processus est inévitable. Chaque objet, même le plus durable, finira par être usé. Ainsi, l’usure serait-elle capable d’octroyer une valeur ajoutée à un objet tout au long de son cycle de vie ?
Le designer doit généralement penser les matériaux et la forme d’un objet pour maximiser ses chances de longévité. Mais ce dernier finira forcément par s’user d’une manière ou d’une autre. Ainsi, ne serait-il pas plus simple d’accepter l’usure plutôt que de s’efforcer de conserver un présent qui finira par disparaître ? Le designer ne devrait-il pas penser un objet évoluant avec son usure, plutôt que de concevoir un état figé de nouveauté fantasmée ?


